

Lundi 3 novembre
Immobile sous la douche, je laissais couler l'eau chaude sur ma peau nue, mes longs cheveux noirs et humides tombaient sur mon visage, mes yeux me piquaient, mais je ne faisais rien. Dénuée de toutes émotions, le regard dans le vide, je me laissais envahir par mes pensées. J'avais peur de moi-même parce que j'entendais des voix dans ma tête qui me disaient quand je me trompais, qui me disaient que je devrais être morte. Les voix me questionnaient sur ma santé mentale jusqu'à ce que je pense moi-même que j'étais folle. Elles me disaient que j'étais seule, qu'il n'y avait personne à mes côtés, elles prétendaient que quand je pleurais, personne ne me voyait ni ne m'entendait, que je ne manquerais à personne quand je serais morte. Quand j'étais en colère ou triste, elles murmuraient dans mes oreilles d'éliminer la source de ma douleur, mais je choisissais de ne pas les écouter, car je ne voulais blesser personne, je ne voulais pas tuer, alors elles me disaient que je devais mourir, mais je vivais grâce à ma volonté, en espérant qu'un jour, je me réveille et que les voix aient disparu. Mais je ne voyais pas comment elles avaient été avec moi si longtemps, me questionnant sur moi-même jusqu'à ce que je pense que j'étais la pire personne sur Terre. Me disant que le pire jour de l'histoire était celui de ma naissance. Ces voix me blessaient mentalement, émotionnellement, quelques fois, elles me blessaient même physiquement. C'était dur de vivre avec elles, de partager mon esprit, de ressentir que mon cerveau n'était plus mien. J'essayais d'être normale, de repousser ces voix. Je sais que je pourrais en parler, demander de l'aide, mais ils peuvent m'enfermer, me dire que je suis folle, un danger pour moi-même, alors je le gardais pour moi, j'essayais de vivre ma vie normalement. Parce que je ne suis pas folle.
Passant ma main dans mes cheveux, je fermais les yeux. Je voulais qu'elles disparaissent, je ne voulais plus entendre ces voix, je voulais qu'elles meurent, qu'elles brûlent. Dirigeant doucement ma main vers le robinet d'eau chaude, je le tournais, encore, et encore... J'ouvrais les yeux, la fumée émanant de l'eau envahissait la cabine de douche, ma peau devenait de plus en plus rouge, ça faisait mal, ça brûlait, mais je ne bougeais pas, je ne répondais plus de mes mouvements, je ne voyais plus rien, seulement un épais nuage blanc. Reprenant peu à peu mes esprits, je suffoquais, il faisait trop chaud, d'un geste brusque, j'arrêtais l'eau brûlante qui me torturait la peau. Je fis glisser la porte de la douche avant de me laisser tomber à genoux sur le carrelage de la salle de bain, le souffle coupé.
Je me relevais avec difficulté avant de m'enrouler dans une serviette, ce contact me fit grimacer, je retirais alors la buer du miroir d'un geste de main avant de planter mon regard dans mon reflet. Mon Dieu, je faisais peur à voir. Le blanc de mes yeux était devenu rouge à cause de l'eau, mes cheveux emmêlés et mouillés me collaient à la peau, mes lèvres étaient gercées, dû aux nombreux coups de dent pour essayer d'y retirer la peau dans mes moments de stress.
Quelques minutes plus tard, je décidais de me préparer pour aller en cours, je passais un coup de brosse dans ma longue chevelure avant de me diriger dans ma chambre pour enfiler la tenue que Rosalya m'avait fait acheter. C'était une petite robe noire avec des manches longues en dentelle, j'accompagnais cette dernière d'une paire de collants noirs ainsi qu'un petit gilet couleur prune. J'enfilais ce dernier quand mon portable se mit à vibrer, je le prenais dans ma main quand je vis que c'était un message de Rosalya.
"Coucou ma belle ! Dsl je pourrais pas venir en cours aujourd'hui, j'ai la crève ! Je pense fort à toi bisous <3"
Je le rangeais dans la poche de mon gilet avec une once de déception, j'avais pris l'habitude de l'avoir à mes côtés au lycée, pour une fois depuis un moment, j'allais de nouveau ressentir la solitude. Je m'emparais de mon sac de cours avant de descendre dans l'entrée où je nouais mon foulard blanc autour du cou, me chaussais de mes bottines et me couvrais de ma veste noire. J'ouvrais la porte pour m'engouffrer dans la fraîcheur matinale. Aujourd'hui, j'entamais ma troisième semaine.
Immobile sous la douche, je laissais couler l'eau chaude sur ma peau nue, mes longs cheveux noirs et humides tombaient sur mon visage, mes yeux me piquaient, mais je ne faisais rien. Dénuée de toutes émotions, le regard dans le vide, je me laissais envahir par mes pensées. J'avais peur de moi-même parce que j'entendais des voix dans ma tête qui me disaient quand je me trompais, qui me disaient que je devrais être morte. Les voix me questionnaient sur ma santé mentale jusqu'à ce que je pense moi-même que j'étais folle. Elles me disaient que j'étais seule, qu'il n'y avait personne à mes côtés, elles prétendaient que quand je pleurais, personne ne me voyait ni ne m'entendait, que je ne manquerais à personne quand je serais morte. Quand j'étais en colère ou triste, elles murmuraient dans mes oreilles d'éliminer la source de ma douleur, mais je choisissais de ne pas les écouter, car je ne voulais blesser personne, je ne voulais pas tuer, alors elles me disaient que je devais mourir, mais je vivais grâce à ma volonté, en espérant qu'un jour, je me réveille et que les voix aient disparu. Mais je ne voyais pas comment elles avaient été avec moi si longtemps, me questionnant sur moi-même jusqu'à ce que je pense que j'étais la pire personne sur Terre. Me disant que le pire jour de l'histoire était celui de ma naissance. Ces voix me blessaient mentalement, émotionnellement, quelques fois, elles me blessaient même physiquement. C'était dur de vivre avec elles, de partager mon esprit, de ressentir que mon cerveau n'était plus mien. J'essayais d'être normale, de repousser ces voix. Je sais que je pourrais en parler, demander de l'aide, mais ils peuvent m'enfermer, me dire que je suis folle, un danger pour moi-même, alors je le gardais pour moi, j'essayais de vivre ma vie normalement. Parce que je ne suis pas folle.
Passant ma main dans mes cheveux, je fermais les yeux. Je voulais qu'elles disparaissent, je ne voulais plus entendre ces voix, je voulais qu'elles meurent, qu'elles brûlent. Dirigeant doucement ma main vers le robinet d'eau chaude, je le tournais, encore, et encore... J'ouvrais les yeux, la fumée émanant de l'eau envahissait la cabine de douche, ma peau devenait de plus en plus rouge, ça faisait mal, ça brûlait, mais je ne bougeais pas, je ne répondais plus de mes mouvements, je ne voyais plus rien, seulement un épais nuage blanc. Reprenant peu à peu mes esprits, je suffoquais, il faisait trop chaud, d'un geste brusque, j'arrêtais l'eau brûlante qui me torturait la peau. Je fis glisser la porte de la douche avant de me laisser tomber à genoux sur le carrelage de la salle de bain, le souffle coupé.
Je me relevais avec difficulté avant de m'enrouler dans une serviette, ce contact me fit grimacer, je retirais alors la buer du miroir d'un geste de main avant de planter mon regard dans mon reflet. Mon Dieu, je faisais peur à voir. Le blanc de mes yeux était devenu rouge à cause de l'eau, mes cheveux emmêlés et mouillés me collaient à la peau, mes lèvres étaient gercées, dû aux nombreux coups de dent pour essayer d'y retirer la peau dans mes moments de stress.
Quelques minutes plus tard, je décidais de me préparer pour aller en cours, je passais un coup de brosse dans ma longue chevelure avant de me diriger dans ma chambre pour enfiler la tenue que Rosalya m'avait fait acheter. C'était une petite robe noire avec des manches longues en dentelle, j'accompagnais cette dernière d'une paire de collants noirs ainsi qu'un petit gilet couleur prune. J'enfilais ce dernier quand mon portable se mit à vibrer, je le prenais dans ma main quand je vis que c'était un message de Rosalya.
"Coucou ma belle ! Dsl je pourrais pas venir en cours aujourd'hui, j'ai la crève ! Je pense fort à toi bisous <3"
Je le rangeais dans la poche de mon gilet avec une once de déception, j'avais pris l'habitude de l'avoir à mes côtés au lycée, pour une fois depuis un moment, j'allais de nouveau ressentir la solitude. Je m'emparais de mon sac de cours avant de descendre dans l'entrée où je nouais mon foulard blanc autour du cou, me chaussais de mes bottines et me couvrais de ma veste noire. J'ouvrais la porte pour m'engouffrer dans la fraîcheur matinale. Aujourd'hui, j'entamais ma troisième semaine.

Marchant dans la cour, je me dirigeais vers le coin d'herbe avant de m'y allonger. Ce matin, le ciel était bleu et il faisait bon de rester dehors, étrange pour un début de mois de novembre. Je laissais l'air frais se glisser sur ma peau tout en fermant les yeux. J'avais passé les deux premières heures de cours à repenser à la soirée d'Halloween, et d'ailleurs, j'y avais pensé tout le week-end qui avait suivi. En sortant de la forêt, Rosalya avait préféré me ramener chez moi, coupant court à la soirée, sur le chemin du retour, je lui avais parlé de l'ombre que moi seule ait vu. Elle m'avait promis de n'en parler à personne et qu'elle trouverait une excuse si jamais une des personnes qui était avec nous posait la question. Ça me soulageait, je ne voulais pas qu'ils sachent que j'avais fait une crise.
Des pas s'arrêtant près de mon corps m'arrachaient de mes pensées, puis un bruit de mouvement à mes côtés. Je n'avais pas besoin d'ouvrir les yeux pour voir qui c'était, je pouvais reconnaître l'odeur de cigarette froide mélangée au cuir de sa veste. Mon c½ur s'emballait, et s'il était venu me parler de cette soirée ?
-De loin, on pourrait croire que t'es morte ! Lança-t-il, ironiquement.
Un silence planait alors pendant quelques minutes.
-C'est pas qu'une impression on dirait. Ajouta-t-il, brisant ainsi le silence qui devenait pesant.
Je souriais du coin des lèvres face à cette remarque. Pourquoi ? Je ne savais pas. J'ouvrais alors les yeux pour tourner mon visage vers lui, il était assis contre un arbre à côté de moi, tripotant son portable.
Depuis une semaine, il n'était plus froid avec moi comme les premiers jours, même s'il gardait son air distant, d'ailleurs, j'étais pareille. J'avais pu voir un Castiel différent de celui qui s'était montré dur et agressif auparavant. Ma crainte envers lui s'était peu à peu dissipée, même s'il restait une pointe de méfiance au fond de moi.
-Tu n'es pas avec Lysandre ? Lançais-je alors.
-Ma présence te gêne ?
-Non, mais tu es toujours avec lui.
Il plantait alors son regard gris dans le mien, laissant place à quelques secondes de silence.
-En deux semaines, je n'ai pas réussi à cerner la personne que tu es. Tu as des réactions très étranges, tu ne parles jamais de toi, et encore, pour le peu de fois que tu parles, et enfin, tu me regardes comme si j'étais le grand méchant loup qui allait te bouffer. C'est très intriguant et je vais vraiment finir par croire que tu as peur de moi. Fit-il d'un ton sérieux.
Je détournais mon regard, ne sachant quoi répondre. Et s'il se doutait de quelque chose ? Non, impossible qu'il le découvre comme ça en si peu de temps alors que j'essayais de le cacher au maximum. Je chassais cette idée de ma tête avant de lui répondre d'une petite voix et sur un ton hésitant
-Je... J'avais peur de toi.
Son regard pesait sur moi, je sentais une montée de stress m'envahir.
-Pourquoi ?
Je me relevais alors pour me retrouver assise, je tournais doucement la tête vers lui, redoutant le regard qu'il lançait sur moi.
-Le premier jour, j'ai cru que tu allais me faire du mal.
-Je voulais te tester, j'avoue que je m'attendais pas à une telle réaction, j'me suis excusé.Ajouta-t-il en détournant le regard, les sourcils froncés.
-Et... Pourquoi tu m'as défendu auprès de Dake, dans le couloir ?
-C'était entre lui et moi, ce mec avait juste besoin d'une correction, rien de plus !
-Je vois. Soufflais-je.
-Et tu as toujours peur de moi ?
-Plus vraiment. Enfin, peut-être...
C'est à ce moment que mon ventre décidait de se manifester en gargouillant, je posais ma main dessus, espérant faire stopper ces bruits disgracieux.
-Il n'a pas l'air de ton avis. Lança-t-il, un petit rire sortant de sa bouche.
-Désolée. Murmurais-je, honteuse.
Il fouillait alors dans son sac pour en sortir une barre chocolatée qu'il me tendit.
-Elle est à toi. Fis-je tout en refusant d'un geste de main.
-Prends-là, j'en veux pas. Insista-t-il.
-Merci. Répondis-je timidement avant de m'emparer du gâteau.
Je le dégustais sous ses yeux, ça faisait du bien, mais la sonnerie me coupait dans ce moment. Je me précipitais de le finir avant de m'emparer de mon sac. Je m'apprêtais à me lever quand il me coupa dans mon élan.
-Tu vas où ?
-Ben... en cours.
-Tu veux te faire chier deux heures en études, le cul assis sur une chaise ?
-Mais on n'a pas le choix.
-C'est que des heures d'études, ils diront rien. Alors restes.
-Je sais pas si c'est une bonne idée.
-J'ai toujours fait ça, ils vont pas te donner d'heures de colle ou autre si ça peut te rassurer...
Je le regardais, hésitante. Jamais je n'avais séché d'heures de cours, enfin, ce n'était pas vraiment sécher vu que c'était des heures d'études, mais ce n'était pas dans mes habitudes. Après quelques secondes de réflexions, je reposais mon sac, un sourire en coin se dessinait sur le visage de Castiel.
-On se rebelle ? Lança-t-il de son air narquois.
Un rire gêné dépassait la barrière de ma bouche, j'ouvrais alors mon sac pour en sortir un cahier.
-Je retire ce que je viens de dire. Tu quittes jamais tes cahiers ? Me demanda-t-il en arquant un sourcil.
-Je n'ai pas de très bonnes notes, j'ai besoin d'étudier. Soufflais-je.
-Ah ouais ? Moi qui pensais que t'étais le genre de fille à être première de la classe.
J'étais, oui, je l'étais, avant...
-Et toi ?
-J'en ai peut-être l'air, mais je suis loin d'être un mec stupide.
Je m'emparais à nouveau de mon sac pour en sortir ma trousse, mais dans mon mouvement, la petite seringue ainsi que le produit de mon injection glissaient de celui-ci. Je les ramassais avant de les ranger d'un geste brusque, mon pouls s'accélérait alors que je posais mon regard angoissé sur Castiel, je soupirais de soulagement quand je vis que ce dernier avait le nez dans son portable.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Me questionna-t-il en relevant la tête.
-Rien ! C'est rien. Lançais-je précipitement.
Il retournait alors à son occupation tandis que je commençais un devoir de maths.
-Je peux savoir ce que tu fais là Castiel ? Et en plus, tu embarques Lolita avec toi ? S'écria une voix masculine.
On relevait la tête, Nathaniel se tenait devant nous, les bras croisés et un air mécontent sur le visage.
-J'ai toujours fait ça aux heures d'études et t'es le seul qui vient me faire chier avec, va voir ailleurs si j'y suis ! Railla Castiel.
-Les élèves n'ont pas le droit de traîner dehors aux heures de cours !
-Va faire ton boulot de délégué plus loin, tu veux ?
-Très bien, ce sera noté.
Il se tournait alors vers moi, son visage s'adoucit.
-Lolita, tu ne devrais pas suivre le même chemin que lui.
Je baissais la tête, honteuse.
-Tu viens ? Lança-t-il.
Je levais alors les yeux vers lui, puis sur Castiel. Ce dernier avait le regard froid et était énervé. Qu'est-ce que je devais faire ? Je les regardais un par un, une lueur de détresse dans les yeux.
-Fais ce que tu veux ! Lança le jeune aux cheveux rouge en haussant le ton.
J'échappais un sursaut, j'étais perdue, est-ce que je devais suivre Nathaniel ou rester ? Au fond de moi, je voulais rester, j'étais bien ici, mais qu'est-ce que je risquais ?
-Hum je... désolée, je vais rester. Fis-je d'une petite voix.
Castiel semblait surpris, quant à Nathaniel, on pouvait voir la déception et la frustration dans ses yeux. Il nous tournait le dos pour retourner dans l'enceinte du lycée. Je replongeais alors mon nez dans mon cahier. Je repensais à ce que Rosalya m'avait dit, comme quoi Nathaniel et Castiel ne pouvaient se voir en peinture. Le délégué premier de la classe et le rebelle insolent, je m'imaginais le tableau, un rire s'échappant de ma bouche.
-C'est si drôle que ça de faire des maths ?
Je relevais la tête vers Castiel, il me regardait, un sourire sarcastique aux lèvres. Je ne répondais rien, je souriais simplement, peut-être qu'elle avait aussi raison en me disant que quelqu'un de gentil se cachait derrière cette carapace de gros dur. Je gribouillais sur mon cahier, perdue dans mes pensées, quelques minutes plus tard, je sentais un regard pesant sur moi, je jetais un coup d'½il vers lui, ses yeux se déplaçaient de moi vers mon cahier et vice-versa, un sourcil arqué. Je portais alors mon attention sur mon cahier, je stoppais instantanément ma main qui tenait mon crayon quand je vis que j'avais fait un gros trou noir au milieu de ma feuille en m'acharnant dessus. J'entrouvrais la bouche, surprise de m'être laissée autant emporter par mes pensées au point de ne plus contrôler ce que je faisais. Je n'osais pas le regarder dans les yeux, inquiète de sa réaction.
-Je... Je crois que je vais y aller. Balbutiais-je.
-Si tu veux.
Je rangeais mes affaires à vitesse grand V avant de me lever et de partir en salle d'études. J'aurais bien voulu rester dehors avec lui, mais après ce petit incident, il devait vraiment me prendre pour une tarée. Le regard par la fenêtre, je vaquais à mes pensées une nouvelle fois. Je me sentais seule, l'énergie débordante de Rosalya me manquait.
...
Le reste de la journée s'était passé très lentement, j'étais restée seule. Je sortais de la bibliothèque du centre-ville où je m'étais rendu pour emprunter des livres, la nuit était tombée et de grosses gouttes de pluie venaient s'écraser sur le sol. J'entamais le chemin habituel pour me rendre chez moi, seulement, au détour d'une rue, je m'arrêtais net pour regarder autour de moi, je ne reconnaissais aucune des maisons, ma respiration devenait irrégulière, je paniquais, je ne m'étais quand même pas perdue alors que je prenais le même chemin tous les jours ? Je revenais alors sur mes pas, je ne reconnaissais aucune des rues, j'étais incapable de me souvenir de comment rentrer chez moi. Le souffle saccadé, je me prenais la tête entre les mains.
-Concentre-toi... Concentre-toi... Soufflais-je.
Je marchais encore et encore, la ville dans laquelle j'avais vécu depuis ma naissance me paraissait si inconnue. J'entendais soudainement un gros bruit de moteur dans mon dos, j'avançais de plus en plus vite, mon c½ur s'emballait alors. Le moteur ralentissait, il me suivait, je n'osais pas me retourner.
-C'est risqué une jeune fille seule dans la rue la nuit. Lança une voix d'un ton moqueur.
Je fis volte-face, un homme se tenait sur une moto, il retirait alors son casque, laissant tomber ses cheveux rouges sur ses épaules.
-Castiel ? M'écriais-je.
-T'as trouvé ça toute seule ? Fit-il toujours en se moquant.
Je le regardais, encore un peu secouée par ce qu'il se passait.
-Qu'est-ce que tu fais à tourner en rond sous la pluie ?
-Euh... je dois rentrer chez moi.
-Monte. Lança-t-il en me tendant son casque.
J'hésitais longuement, incapable de parler, je le voyais perdre patience. Je saisissais alors le casque du bout des doigts.
-Mais, et toi ?
-T'occupe pas de moi, monte !
J'enfilais le casque avant de prendre place derrière lui, non sans crainte. Je n'étais jamais montée sur une moto de ma vie. Je regrettais soudainement mon choix, j'avais fait preuve d'une confiance aveugle envers lui alors que je le connaissais à peine. Que j'étais stupide.
-Je t'emmène où ?
Je lui donnais mon adresse, il fronçait les sourcils en tournant sa tête vers moi.
-C'est à deux pas d'ici.
Je baissais la tête, embarrassée. Pourquoi je n'avais rien reconnu alors que je me trouvais dans une rue que j'empruntais tout les jours ?
-Accroche-toi.
Je posais timidement mes mains sur son dos.
-T'espères ne pas tomber en t'accrochant ici ? Lança-t-il, sarcastique.
Il m'attrapait alors les poignets pour les poser autour de sa taille. Je restais immobile, embarrassée par la proximité trop proche de nos corps. Il fit gronder son moteur avant de prendre la route. Plus il avançait et plus je serrais mes doigts contre sa veste, je fermais les yeux, j'étais terrorisée. Deux minutes plus tard, il s'arrêtait devant un endroit qui ne m'était plus inconnu, ma maison. Je descendais de sa moto avec hâte avant de lui rendre son casque. Je me risquais à planter mon regard dans le sien avant de le gratifier d'un timide remerciement, auquel il me répondait d'un sourire en coin avant de reprendre sa route.
Je rentrais chez moi, il n'y avait personne, je me dirigeais dans ma chambre avant de m'étaler sur mon lit en soufflant un bon coup. Cette journée avait été étrange...
A suivre...
Des pas s'arrêtant près de mon corps m'arrachaient de mes pensées, puis un bruit de mouvement à mes côtés. Je n'avais pas besoin d'ouvrir les yeux pour voir qui c'était, je pouvais reconnaître l'odeur de cigarette froide mélangée au cuir de sa veste. Mon c½ur s'emballait, et s'il était venu me parler de cette soirée ?
-De loin, on pourrait croire que t'es morte ! Lança-t-il, ironiquement.
Un silence planait alors pendant quelques minutes.
-C'est pas qu'une impression on dirait. Ajouta-t-il, brisant ainsi le silence qui devenait pesant.
Je souriais du coin des lèvres face à cette remarque. Pourquoi ? Je ne savais pas. J'ouvrais alors les yeux pour tourner mon visage vers lui, il était assis contre un arbre à côté de moi, tripotant son portable.
Depuis une semaine, il n'était plus froid avec moi comme les premiers jours, même s'il gardait son air distant, d'ailleurs, j'étais pareille. J'avais pu voir un Castiel différent de celui qui s'était montré dur et agressif auparavant. Ma crainte envers lui s'était peu à peu dissipée, même s'il restait une pointe de méfiance au fond de moi.
-Tu n'es pas avec Lysandre ? Lançais-je alors.
-Ma présence te gêne ?
-Non, mais tu es toujours avec lui.
Il plantait alors son regard gris dans le mien, laissant place à quelques secondes de silence.
-En deux semaines, je n'ai pas réussi à cerner la personne que tu es. Tu as des réactions très étranges, tu ne parles jamais de toi, et encore, pour le peu de fois que tu parles, et enfin, tu me regardes comme si j'étais le grand méchant loup qui allait te bouffer. C'est très intriguant et je vais vraiment finir par croire que tu as peur de moi. Fit-il d'un ton sérieux.
Je détournais mon regard, ne sachant quoi répondre. Et s'il se doutait de quelque chose ? Non, impossible qu'il le découvre comme ça en si peu de temps alors que j'essayais de le cacher au maximum. Je chassais cette idée de ma tête avant de lui répondre d'une petite voix et sur un ton hésitant
-Je... J'avais peur de toi.
Son regard pesait sur moi, je sentais une montée de stress m'envahir.
-Pourquoi ?
Je me relevais alors pour me retrouver assise, je tournais doucement la tête vers lui, redoutant le regard qu'il lançait sur moi.
-Le premier jour, j'ai cru que tu allais me faire du mal.
-Je voulais te tester, j'avoue que je m'attendais pas à une telle réaction, j'me suis excusé.Ajouta-t-il en détournant le regard, les sourcils froncés.
-Et... Pourquoi tu m'as défendu auprès de Dake, dans le couloir ?
-C'était entre lui et moi, ce mec avait juste besoin d'une correction, rien de plus !
-Je vois. Soufflais-je.
-Et tu as toujours peur de moi ?
-Plus vraiment. Enfin, peut-être...
C'est à ce moment que mon ventre décidait de se manifester en gargouillant, je posais ma main dessus, espérant faire stopper ces bruits disgracieux.
-Il n'a pas l'air de ton avis. Lança-t-il, un petit rire sortant de sa bouche.
-Désolée. Murmurais-je, honteuse.
Il fouillait alors dans son sac pour en sortir une barre chocolatée qu'il me tendit.
-Elle est à toi. Fis-je tout en refusant d'un geste de main.
-Prends-là, j'en veux pas. Insista-t-il.
-Merci. Répondis-je timidement avant de m'emparer du gâteau.
Je le dégustais sous ses yeux, ça faisait du bien, mais la sonnerie me coupait dans ce moment. Je me précipitais de le finir avant de m'emparer de mon sac. Je m'apprêtais à me lever quand il me coupa dans mon élan.
-Tu vas où ?
-Ben... en cours.
-Tu veux te faire chier deux heures en études, le cul assis sur une chaise ?
-Mais on n'a pas le choix.
-C'est que des heures d'études, ils diront rien. Alors restes.
-Je sais pas si c'est une bonne idée.
-J'ai toujours fait ça, ils vont pas te donner d'heures de colle ou autre si ça peut te rassurer...
Je le regardais, hésitante. Jamais je n'avais séché d'heures de cours, enfin, ce n'était pas vraiment sécher vu que c'était des heures d'études, mais ce n'était pas dans mes habitudes. Après quelques secondes de réflexions, je reposais mon sac, un sourire en coin se dessinait sur le visage de Castiel.
-On se rebelle ? Lança-t-il de son air narquois.
Un rire gêné dépassait la barrière de ma bouche, j'ouvrais alors mon sac pour en sortir un cahier.
-Je retire ce que je viens de dire. Tu quittes jamais tes cahiers ? Me demanda-t-il en arquant un sourcil.
-Je n'ai pas de très bonnes notes, j'ai besoin d'étudier. Soufflais-je.
-Ah ouais ? Moi qui pensais que t'étais le genre de fille à être première de la classe.
J'étais, oui, je l'étais, avant...
-Et toi ?
-J'en ai peut-être l'air, mais je suis loin d'être un mec stupide.
Je m'emparais à nouveau de mon sac pour en sortir ma trousse, mais dans mon mouvement, la petite seringue ainsi que le produit de mon injection glissaient de celui-ci. Je les ramassais avant de les ranger d'un geste brusque, mon pouls s'accélérait alors que je posais mon regard angoissé sur Castiel, je soupirais de soulagement quand je vis que ce dernier avait le nez dans son portable.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Me questionna-t-il en relevant la tête.
-Rien ! C'est rien. Lançais-je précipitement.
Il retournait alors à son occupation tandis que je commençais un devoir de maths.
-Je peux savoir ce que tu fais là Castiel ? Et en plus, tu embarques Lolita avec toi ? S'écria une voix masculine.
On relevait la tête, Nathaniel se tenait devant nous, les bras croisés et un air mécontent sur le visage.
-J'ai toujours fait ça aux heures d'études et t'es le seul qui vient me faire chier avec, va voir ailleurs si j'y suis ! Railla Castiel.
-Les élèves n'ont pas le droit de traîner dehors aux heures de cours !
-Va faire ton boulot de délégué plus loin, tu veux ?
-Très bien, ce sera noté.
Il se tournait alors vers moi, son visage s'adoucit.
-Lolita, tu ne devrais pas suivre le même chemin que lui.
Je baissais la tête, honteuse.
-Tu viens ? Lança-t-il.
Je levais alors les yeux vers lui, puis sur Castiel. Ce dernier avait le regard froid et était énervé. Qu'est-ce que je devais faire ? Je les regardais un par un, une lueur de détresse dans les yeux.
-Fais ce que tu veux ! Lança le jeune aux cheveux rouge en haussant le ton.
J'échappais un sursaut, j'étais perdue, est-ce que je devais suivre Nathaniel ou rester ? Au fond de moi, je voulais rester, j'étais bien ici, mais qu'est-ce que je risquais ?
-Hum je... désolée, je vais rester. Fis-je d'une petite voix.
Castiel semblait surpris, quant à Nathaniel, on pouvait voir la déception et la frustration dans ses yeux. Il nous tournait le dos pour retourner dans l'enceinte du lycée. Je replongeais alors mon nez dans mon cahier. Je repensais à ce que Rosalya m'avait dit, comme quoi Nathaniel et Castiel ne pouvaient se voir en peinture. Le délégué premier de la classe et le rebelle insolent, je m'imaginais le tableau, un rire s'échappant de ma bouche.
-C'est si drôle que ça de faire des maths ?
Je relevais la tête vers Castiel, il me regardait, un sourire sarcastique aux lèvres. Je ne répondais rien, je souriais simplement, peut-être qu'elle avait aussi raison en me disant que quelqu'un de gentil se cachait derrière cette carapace de gros dur. Je gribouillais sur mon cahier, perdue dans mes pensées, quelques minutes plus tard, je sentais un regard pesant sur moi, je jetais un coup d'½il vers lui, ses yeux se déplaçaient de moi vers mon cahier et vice-versa, un sourcil arqué. Je portais alors mon attention sur mon cahier, je stoppais instantanément ma main qui tenait mon crayon quand je vis que j'avais fait un gros trou noir au milieu de ma feuille en m'acharnant dessus. J'entrouvrais la bouche, surprise de m'être laissée autant emporter par mes pensées au point de ne plus contrôler ce que je faisais. Je n'osais pas le regarder dans les yeux, inquiète de sa réaction.
-Je... Je crois que je vais y aller. Balbutiais-je.
-Si tu veux.
Je rangeais mes affaires à vitesse grand V avant de me lever et de partir en salle d'études. J'aurais bien voulu rester dehors avec lui, mais après ce petit incident, il devait vraiment me prendre pour une tarée. Le regard par la fenêtre, je vaquais à mes pensées une nouvelle fois. Je me sentais seule, l'énergie débordante de Rosalya me manquait.
...
Le reste de la journée s'était passé très lentement, j'étais restée seule. Je sortais de la bibliothèque du centre-ville où je m'étais rendu pour emprunter des livres, la nuit était tombée et de grosses gouttes de pluie venaient s'écraser sur le sol. J'entamais le chemin habituel pour me rendre chez moi, seulement, au détour d'une rue, je m'arrêtais net pour regarder autour de moi, je ne reconnaissais aucune des maisons, ma respiration devenait irrégulière, je paniquais, je ne m'étais quand même pas perdue alors que je prenais le même chemin tous les jours ? Je revenais alors sur mes pas, je ne reconnaissais aucune des rues, j'étais incapable de me souvenir de comment rentrer chez moi. Le souffle saccadé, je me prenais la tête entre les mains.
-Concentre-toi... Concentre-toi... Soufflais-je.
Je marchais encore et encore, la ville dans laquelle j'avais vécu depuis ma naissance me paraissait si inconnue. J'entendais soudainement un gros bruit de moteur dans mon dos, j'avançais de plus en plus vite, mon c½ur s'emballait alors. Le moteur ralentissait, il me suivait, je n'osais pas me retourner.
-C'est risqué une jeune fille seule dans la rue la nuit. Lança une voix d'un ton moqueur.
Je fis volte-face, un homme se tenait sur une moto, il retirait alors son casque, laissant tomber ses cheveux rouges sur ses épaules.
-Castiel ? M'écriais-je.
-T'as trouvé ça toute seule ? Fit-il toujours en se moquant.
Je le regardais, encore un peu secouée par ce qu'il se passait.
-Qu'est-ce que tu fais à tourner en rond sous la pluie ?
-Euh... je dois rentrer chez moi.
-Monte. Lança-t-il en me tendant son casque.
J'hésitais longuement, incapable de parler, je le voyais perdre patience. Je saisissais alors le casque du bout des doigts.
-Mais, et toi ?
-T'occupe pas de moi, monte !
J'enfilais le casque avant de prendre place derrière lui, non sans crainte. Je n'étais jamais montée sur une moto de ma vie. Je regrettais soudainement mon choix, j'avais fait preuve d'une confiance aveugle envers lui alors que je le connaissais à peine. Que j'étais stupide.
-Je t'emmène où ?
Je lui donnais mon adresse, il fronçait les sourcils en tournant sa tête vers moi.
-C'est à deux pas d'ici.
Je baissais la tête, embarrassée. Pourquoi je n'avais rien reconnu alors que je me trouvais dans une rue que j'empruntais tout les jours ?
-Accroche-toi.
Je posais timidement mes mains sur son dos.
-T'espères ne pas tomber en t'accrochant ici ? Lança-t-il, sarcastique.
Il m'attrapait alors les poignets pour les poser autour de sa taille. Je restais immobile, embarrassée par la proximité trop proche de nos corps. Il fit gronder son moteur avant de prendre la route. Plus il avançait et plus je serrais mes doigts contre sa veste, je fermais les yeux, j'étais terrorisée. Deux minutes plus tard, il s'arrêtait devant un endroit qui ne m'était plus inconnu, ma maison. Je descendais de sa moto avec hâte avant de lui rendre son casque. Je me risquais à planter mon regard dans le sien avant de le gratifier d'un timide remerciement, auquel il me répondait d'un sourire en coin avant de reprendre sa route.
Je rentrais chez moi, il n'y avait personne, je me dirigeais dans ma chambre avant de m'étaler sur mon lit en soufflant un bon coup. Cette journée avait été étrange...
A suivre...